Le constat de la fondatrice

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Mme NTAMACK BITJOKA Esther, Fondatrice & CEO

Et si les territoires ruraux n’étaient plus des cimetières, mais des berceaux ?

Partie d’un rêve simple — celui de contribuer à la renaissance des zones rurales d’Afrique — j’ai consacré plus de 7 ans à travailler dans deux territoires pilotes. Ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti, ne m’a plus jamais quittée. Aujourd’hui encore, dans trop de villages, on ne revient que pour enterrer les morts. Ces terres, autrefois pleines de vie, ne sont plus traversées que par le silence, la fuite, l’abandon. Comme si elles n’étaient plus bonnes qu’à devenir des cimetières, figées dans le souvenir. Et pourtant… ce n’est pas leur destinée. Ces lieux portent un souffle ancien, un écosystème sacré, nourricier, guérisseur. Ils abritent des forêts, des eaux, des savoirs, des mémoires, des chants, des femmes et des jeunes aux potentiels inexplorés. Des terres qui ne demandent qu’à revivre. Mais il ne s’agit pas simplement de reconstruire des infrastructures ou de « développer » des zones oubliées. Il s’agit de réconcilier : — les femmes avec leur puissance, — les jeunes avec leur présent, — les peuples avec leur terre, leur mémoire et leur dignité. Je crois que ces vies peuvent revivre, se redresser, se reconnecter — à la faveur d’un territoire restauré, accueillant, et capable de nourrir l’humain autant que la terre. Et je crois aussi que ces terres ont quelque chose à offrir au monde. Des espaces de passage, d’ancrage, où les humains de tous horizons peuvent venir se déposer, se reconnecter à l’essentiel, repartir en paix. Ces villages ne sont pas des marges. Ce sont des cœurs battants, des laboratoires du futur, des berceaux de vie.